Chère [ancienne] vie ...

 


Chère [ancienne] vie, 

Tu me manques. Beaucoup. Vraiment beaucoup. 

L'année dernière, je vivais ma meilleure vie. Sans masque, sans inquiétude d'un quelconque virus, au contact de personnes réelles, dehors. Il y a deux ans, à la même période, je me baladais au sein d'un marché de Noël, je sirotais un vin chaud avec mes amis, je faisais la bise et des câlins sans me désinfecter de partout trente secondes après. Il est vrai, très chère [ancienne] vie, que ce temps me parait si lointain... 

Aujourd'hui, jour pour jour, nous fêtons les 12 mois de notre cher Covid. 
Bébé est devenu grand. Il s'est imposé. Il est venu, il a vu et il a vaincu. 

Aujourd'hui, en tant qu'étudiante, j'ai eu une baisse dans mon moral. J'ai la chance d'avoir eu mon stage en collège maintenu. J'ai donc la chance, pour quelques jours, de côtoyer des vraies personnes, de parler en face à face, de sortir dehors sans me sentir coupable. Mais en même temps, je sais que demain mon stage se termine, je vais devoir à nouveau retourner entre quatre murs, rester enfermée et sans voir grand monde. Repartir sur des cours en visio, travailler seule, cravacher pour deux concours qui sont pour l'instant un horizon très, très, très flous ! Comme l'a dit le président de la République : "Il est difficile d'avoir 20 ans en ce moment. Il est difficile d'être étudiant en 2020.

Effectivement, c'est difficile. 
Le monde s'est arrêté, ou plutôt s'est mit au ralenti. Une sorte d'anxiété s'est installée dans ma vie. On a beau tout faire pour essayer de garder un rythme, de garder une hygiène de vie, de garder contact, de travailler au maximum pour réussir, etc. rien ne se passe comme prévu. Nothing goes according to the plan ! J'essaie de me projeter, j'essaie de me mettre à fond sur mes concours, j'essaie de faire en sorte que ma vie ne se casse pas la gueule. Ma vie se résume (en gros) à mon copain, mes études, mes colocs, ma famille et la thune... C'est super triste. Non ? 

Avant, j'avais des projets. 
Avant, je me rêvais voyageuse. Avant, je me rêvais professeur d'anglais. Avant, je me voyais profiter de la vie étudiante Rennaise. Avant, je me voyais travailler pour payer mes études. Avant, je voulais faire la fête, aller danser, aller boire des coups. Toussa toussa quoi ! 
Aujourd'hui j'ai peur. J'ai peur de devoir commencer ma carrière de prof avec un masque. J'ai peur que tout bascule encore une fois, et que les concours soient modifiés. J'ai peur qu'on ne te retrouve plus jamais, chère [ancienne] vie. J'ai peur de me projeter, car je sais que tout peut changer au fur et à mesure des jours. J'ai peur de me faire des projets, de rêver de voyages, car je ne sais pas de quoi l'avenir est fait. J'ai peur que tout cela créer une distorsion dans mon quotidien, que je ne sache plus comment me comporter en société, que je perde contact avec beaucoup de personnes. 

Alors oui, chère [ancienne] vie, c'est difficile. 

Il est super difficile d'avoir des souvenirs. De se dire "Merde, déjà un an... Il y a un an j'étais là-bas, je faisais ça ou ça... Fais chier !". Il est super difficile de se créer un avenir, quand on ne sait pas si le mois d'après, on aura le droit de sortir sans se faire réprimander. Il est super difficile de travailler pour un examen, qui est d'ordinaire pas facile, avec des conditions carrément ingérables. 

Je repense à mon ancienne vie. Elle me manque, terriblement. 
Ce soir, je suis dans la mélancolie d'un passé qui ne fait que refléter le facteur X ou Y d'un avenir incertain. 

Ce soir, je ne souhaite qu'une chose. Partir. Loin. 
Aller voir l'océan, prendre une grande bouffée d'air frais. Marcher, aussi loin que mes jambes pourraient me porter. Voyager. Se projeter. Kiffer. 

Ouais, kiffer tout simplement. 
Sans contraintes, ni limites. 

Chère ancienne vie, 
Quand reviendras-tu ? 

Bisous !  

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