Komanssava ?

Hello,

Bon ça y est, j'entame mon cinquantième (et des bananes) jour de confinement. Il s'en est passé des choses, de l'eau a coulé sous mon pont. Je dirais que le confinement est, et restera, pour beaucoup d'entre nous comme une étape assez perplexe et inattendue dans nos vies modernes. Et qui aurait cru un jour, en 2020, enchaîner autant de catastrophes mondiales ?  

Si on m'avait dit en Mars 2019, "Tu verras, l'année prochaine, à la même date, tu devras rester chez tes parents pendant 2 mois car le monde entier va traverser une grave crise sanitaire. Ce sera le chaos." J'avoue, je pense que j'aurais bien rigolé d'un air moqueur. Mais nous l'avons fait !! Hurray !! Lundi, nous allons pouvoir à nouveau sortir. Lundi la vie doit recommencer... enfin... normalement. 

Je ne sais pas si vous vous souvenez mais j'avais de beaux projets en rentrant en France. Ahahah, j'ai toujours eu une grande gueule. Je n'ai pas tenu la moitié de ma liste d'envies. J'en ai eu rapidement marre de tourner en rond, alors que 2 mois plus tôt j'étais libre comme l'air, une voyageuse hors pair, qui écumait les villes anglaises de weekend en weekend. Et ça, c'est la pilule qui n'est pas passée. Encore maintenant, j'ai du mal à ne pas être triste ou en colère. ÇA NE DEVAIT PAS SE PASSER COMME CELA, M***E! Je pense que le fait d'être partie aussi abruptement ne m'a pas aidée à accuser le coup. En Avril, j'avais enregistré sur mon téléphone les dates pour mon trek, les endroits que je devais visiter, le nombre de kilomètres à parcourir, etc. Et tous les jours, le petit DING de rappel m'a fait énormément de mal........... puis après avoir tout supprimé, s'en sont suivies les galères administratives. Ma démission, recevoir des papiers, signer des documents, clôturer des comptes, payer le loyer, etc. Tout me ramenait là où je ne suis plus. Moi qui me plaignais de Londres, je me surprends à rêver de cette ville, que je n'ai exploré que trop tard... Ce n'est que quand on perd quelque chose qu'on se rend compte de la chance que l'on avait, n'est-ce pas ? Oui, maintenant je peux le dire, Londres me manque. Vivre solo me manque. Voyager me manque. Beaucoup de choses me manque mais c'est la preuve que cette expérience d’assistanat n'était que du plus !

Ce que je retire de cette expérience c'est un tout, complet et vague à la fois. Un bagage solide qui m'a rendue super autonome, qui a renforcé l'idée de la vie que je veux, de la personne que je suis et celle que je veux devenir. Je me suis rencontrée. Sans artifices, sans repères, et c'est ce que je cherchais. Je me suis rendu compte que je suis patiente, sociable, enjouée, réfléchie, posée, optimiste, organisée et aventureuse. Non pas simplement une fille qui bouge partout en gesticulant bruyamment, qui a un "sacré caractère de cochon" et qui dit tout haut ce qu'elle pense. Je me suis rendue également compte que mon projet professionnel me convient vraiment. Qu'enseigner, c'est vraiment quelque chose qui m'éclate. Transmettre, discuter, enseigner, rigoler, partager, gueuler, s'amuser, toussa toussa... eh bien, c'est quelque chose qui vraiment découle d'une passion (qui vient de je-ne sais où). Je m'oriente donc sereinement vers un Master MEEF (Métier de l'Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) à Rennes, car je n’oublie pas ma Bretagne ! Que travailler avec des enfants et adolescents, j'adore ça, car on en apprend tellement sur soi-même mais aussi sur la vie qui passe. Ça fait très vieux-jeu de dire ça, mais ô combien vrai. Les enfants ont beaucoup à nous apprendre, nous adultes, leur vision du monde est beaucoup plus simple que la notre, et tellement plus agréable. Leur permettre d'évoluer, de grandir, d'apprendre, de comprendre c'est vraiment une chance. Je trouve qu'être enseignant, c'est un des plus beaux métiers du monde. Après, je sens au plus profond de mon être (because I'm a verra deep person)  qu'enseigner le français à l'étranger va devenir un réel attrait, et c'est à ce moment-là que je partirais pour de bon ailleurs (en Écosse ?) vivre une autre vie encore. Mais en attendant, je préfère me faire un bagage professionnel solide et efficace sur mon territoire.
Une chose est sure, c'est que quand tout sera redevenu un peu plus normal, je reprendrais le cours de mes voyages. J'ai tellement de pays à voir encore, de choses à explorer et visiter. Déjà, normalement, en Octobre prochain (inchallah) je retourne dans la ville de mon cœur ; Édimbourg, pour me faire tatouer et passer du bon temps avant la folie des concours. 

J'avoue que j'ai trouvé du travail pendant ce confinement, j'essaie de mettre de l'argent de côté pour maintenir le cap sous le vent. L'année prochaine je pars m'installer en coloc avec des copains (la SCB : Sainte Coloc des Babeaufs) à Rennes, il faut que je me rachète un ordi, que je prévois les loyers et de quoi me nourrir, enfin une vie d'étudiante qui va reprendre. Alors oui je travaille à l'usine, et mine de rien, ce n'est pas si terrible que ça. De toute façon que voulez-vous faire d'autre ? Pour éviter d'avoir à prendre un job étudiant en plus de mon Master qui va être intense... Mais comment s'organiser correctement quand la vie est au ralenti? Enfin bref.... 
J'ai voulu essayer de vous faire un bilan de ce confinement, de ce que ça m'a apporté .... mais à vrai dire, mon cerveau s'est switché en mood caillou. Ne rien ressentir, ne rien dire, ne rien laisser paraître, juste...bosser, dormir, manger, et survivre! Je ne sais pas ce qu'il en est de votre côté.... en tout cas, j'espère que chacun.e d'entre vous se porte bien !

Tciao !

"la liberté est un reflet de l'avenir et une capacité à gérer le temps"

Commentaires

Articles les plus consultés