#TravellingDiary : Canada

    J'ai beaucoup voyagé dans ma vie... mais ce voyage-ci est celui qui m'a donné l'envie de faire le tour du monde et de ne pas rester assise chez moi. Chacun de mes voyages solo ont commencés grâce à cette citation qui me suit toujours depuis : "Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page"-St Augustin. Je me suis toujours dis que c'était une chance que j'avais et qu'il fallait en profiter un maximum tant que c'est possible. Je me suis toujours dis qu'il fallait que j'écrive mon propre livre, plutôt que de lire celui des autres. 

    Cette chance, je l'ai eu en fin de seconde quand mon lycée est venu vers moi pour me proposer de postuler à un programme d'échange avec le Canada anglophone. Je suis partie grâce à l'association NPLA (Nantes Pays de Langue Anglaise). J'ai rempli un dossier très complet me décrivant, décrivant mes activités, ce que j'aime faire ou pas du tout, si je suis très sociable ou plutôt introvertie, aventureuse ou posée, etc. Mes parents ont du faire la même chose, me décrivant précisément. Puis j'ai eu un entretien à Nantes, dans lequel on discute des motivations, des intérêts pour le pays, la langue, voir si j'étais suffisamment mature pour partir et bonne élève. J'ai donc eu la possibilité (et l'aide financière de mes parents) de partir 4 mois au Canada. 

Mon départ et mes premiers pas canadiens 

    Je dois avouer qu'avec mes parents tout n'était pas rose, j'étais en pleine crise d'adolescence. Ce n'était pas le plus fun. Mais ils m'ont permis de partir, et ça c'est une gratitude éternelle. Je suis donc partie en aout 2013, de l'aéroport de Nantes pour plusieurs mois. Je crois que je n'avais jamais été aussi impatiente de ma vie, partir loin de la France, de mon quotidien, de ma famille, de mon lycée, de tout. Je me souviens de ne pas m'être retournée au moment où j'ai gravis les escaliers pour dire au revoir à ma famille. J'ai foncé tête baissée vers mon avenir et vers l'inconnu. Une habitude qui me suit depuis...

    8h30 de vol, un maximum de films à regarder, des livres à lire, me voilà arrivée sur le sol canadien à l'aéroport de Toronto. Ma famille d'accueil m'attendais avec un panneau "WELCOME", mais avec le décalage horaire et mes "bugs linguistiques" quand j'arrive dans un pays non-francophone, j'ai eu du mal à communiquer aux premiers abords. J'ai vécu 4 mois dans la famille de ma correspondante, qui elle aussi est venue 4 mois en France après. C'est une façon très simple d'être plongée directement dans un quotidien très différent du sien. C'est déstabilisant et en même temps, ça fait un bien fou !! Seulement, dès mon arrivée j'ai été plongée dans un quotidien d'aventure !! Ni une ni deux, la famille me présente la maison et me dit de ne prendre avec moi que le strict nécessaire, un maillot de bain, un short, un tshirt, de quoi me laver, etc. "We're going to do a canoe trip for the next 2 weeks !"* qu'ils m'ont dit 3 heures après mon arrivée. Une expérience grisante, magique, aventureuse, authentique, fun, amazing ! Je ne saurais pas vous redonner le nom de cette rivière, mais c'était la première fois pour que je descendais des rapides en canoë, que je faisais du camping sauvage, que j'ai pu voir une faune et une flore à l'état quasi sauvage.

    J'ai vu des ratons laveurs, des orignaux, un ours (cherchant à piquer mes cacahuètes), des serpents d'eau, des sangsues (j'ai eu le sang propre grâce à ces choses), des faucons et des aigles mais aussi des forêts magistrales, une rivière qui avait la couleur du coca-cola, un air pur... le bonheur simple. Ça coupe le souffle, l'Homme paraît ridicule à côté de cette nature splendide. Je pourrais parler des heures entières sur ce périple de 2 semaines. C'était tellement magique !! Voilà des photos pour vous montrer ce que j'ai vu.... 

Lycée canadien

    Après ce périple, j'ai eu la chance de faire un trimestre entier dans un lycée anglophone canadien. J'y ai choisi mes cours et mon planning (très différent de la France). J'étais scolarisée au lycée de Westdale, à Hamilton, Ontario. Voici la liste de mes cours :

• Littérature anglaise
• Anglais
• Danse
• Théâtre classique 
• Crimes et génocides contre l'humanité 

    Voilà, mon programme scolaire s'est résumé à ça ! Évidemment je n'ai eu que des A ou des B en notes, ce qui équivaut en France à des notes entre 16 et 20 sur 20. J'étais très fière de moi-même et très à l'aise. Je m'étais fais des ami(e)s de tous les horizons, des françaises comme moi, des québecois, des espagnols et même un natif américain ! Les cours débutaient à 8h30 le matin et finissaient généralement aux alentours de 14h ou 15h. J'avais donc mes après-midi pour traîner, découvrir, manger (chez Tim Horton's le meilleur), s'amuser, etc.

    La différence entre la scolarité française et la canadienne se trouvent dans différents éléments comme par exemple les relations entre les élèves et les professeurs, il m'a semblé que cette relation n'était pas aussi stricte qu'en France. Les cours changent chaque semestre, et il y a un large panel de matières comme on peut voir. Il y a évidemment des cours "obligatoires" mais si je veux prendre littérature anglaise et biologie c'est possible, il n'y pas de catégorie L, ES ou S (et autres...) comme en France. L'importance des associations d'élèves m'a semblé très différente également, qu'une école entière se réunisse autour d'un terrain de football pour célébrer l'équipe, c'est très ... outre-atlantique !

Toronto et Montréal

    J'ai pris le temps de visiter Toronto et d'aller voir les chutes du Niagara (quand même !) durant mon périple. Je n'avais jamais vu de ville comme Toronto, tout est grand, vaste, cosmopolite, vivant ! Je suis montée en haut de la CN Tower, pour admirer une vue de la ville. Il y avait tellement à faire, à voir, à gouter que 2 jours m'ont paru beaucoup trop courts.... Je suis également allé à Montréal, une ville aussi grande que Toronto mais dans laquelle il est possible de retrouver des assonances et de ressemblances "à la française". Ce que j'ai aimé dans ces deux villes c'est tout simplement l'idée grisante de se sentir seule... de n'être personne et quelqu'un à la fois, tu peux devenir la personne que tu souhaites !  Tout simplement... Je pense qu'il m'est nécessaire de parler de la gentillesse des canadiens, de cette bienveillance et cette tolérance qui manque cruellement dans nos rues françaises. Au respect de chacun, des ethnies, des religions, des tenues et des sexes.... Il est vrai que nous avons beaucoup à apprendre de ces gens, mais ils ont aussi quelques défauts. J'ai appris par exemple qu'il y avait une politique de l'autruche concernant ce qu'il s'est produit à l'encontre des natifs américains, qu'il existe encore des réserves indiennes, énormément de culpabilité quant au fait que les canadiens ont pris les enfants des natifs pour les élever à la "white way".... tout ça, tout ça... C'est l'histoire de cette contrée.
Pour en revenir à mes villes, ce que je peux vous conseiller de faire c'est déjà de vous installer devant une bonne poutine, mangez ce plat tombé du paradis avidement, c'est divinement bon ! Ensuite flânez dans les rues pour admirer le street art qui dépasse nos petits graffitis français, j'ai quand même vu une voiture encastrée dans un immeuble, une œuvre d'art ! Posez-vous sur un banc et parler à qui bon vous semble, de tout et de rien ! Visitez les parcs, les jardins, les musées, les opéras, etc. il y a tellement de choses à faire que ça donne le tournis.

Mon retour

    Et oui, il a fallu que je rentre en France. Je suis repartie le cœur très lourd. Je voulais rester là-bas toute ma vie, je m'y suis sentie très bien. Bizarrement j'ai ce sentiment à chaque fois que je voyage seule dans un pays.... Les paysages m'ont inspirée, les gens m'ont rendu meilleure, le lycée m'a éduquée différemment, ce voyage m'a prouvé que j'étais indépendante et capable de me débrouiller seule. Je garde de ce voyage, qui est le premier d'une longue liste que j'ai effectuée seule, de très bons souvenirs, une envie folle d'y retourner, un anglais évolué et surtout la certitude que je serais une exploratrice à ma façon.
Et vous, allez-vous rester assis ?

"Femme qui voyage laisse voyager son coeur" -Antoine de Rivarol

* Nous partons pour 2 semaines de canoë